On continue à longer la côte entre Alanya et Antalya, dans l’antiquité c’était la région de la Pamphylie. Nous visitons les sites archéologiques de Sidé, Aspendos et Pergé. Toujours sous un temps clément et inespéré.

On quitte Alanya et on visite le site de Sidé. Il est situé sur une presqu’île. Les constructions d’hôtels et restaurants sont imbriquées entre les ruines. Ça les rend plus vivantes! Ce qui est moins chouette ce sont toutes les boutiques de souvenirs et de vêtements et les commerçants qui nous hèlent en allemand… On marche jusqu’au bout de la presqu’île, pour voir la mer qui m’attire toujours, et on trouve une petite terrasse pour déjeuner. Les restaurants touristiques ça a du bon quand même, quand on sait trouver ceux à prix raisonnables. Et puis on visite enfin le site. On peut vraiment en profiter parce qu’il n’y a pratiquement personne. C’est super cool. Sidé est une ville fondée par les phéniciens (venant du Liban et contemporains des grecs) au 7ième siècle avant JC, puis elle a été embellie à l’arrivée des romains. Elle a servi de lieu de villégiature à Antoine et Cléopâtre, c’est vrai que le lieu est remarquable avec la vue sur la mer. Au bout du bout, juste derrière le restaurant, trône la porte du temple d’Apollon, majestueuse, face à la mer, derrière un parking. Bon j’exagère. Nous continuons notre balade, errons parmi des blocs de pierres et de marbre blanc, entre le sable de la plage et la terre, on voit un peu l’étendue du village, et toutes les pièces alignées au sol, façon inventaire…. Est ce qu’un jour elles retrouveront leur place d’origine? Nous entrons dans notre premier théâtre antique. Celui-ci à la particularité d’être partiellement construit à flanc de colline : le dernier étage repose sur des voûtes et non sur la colline.

On campe dans le coin avant de visiter Aspendos le lendemain. Nous traversons les cultures d’orangers et passons sous les restes d’un très grand aqueduc, où des vendeurs tentent le maximum pour nous faire acheter leurs babioles… Nous repartons avec 2 oranges offertes et allons visiter le site.

A Aspendos, on reconnait le camping car de François et Béa et on se gare à coté. Aspendos a été construite et habitée par les Grecs jusqu’à l’arrivée des romains. De façon générale, les grecs ont construit les ports et les villes dans la région, et les romains y ont amené l’eau de façon pérenne grâce aux aqueducs. Bref! Ici se trouve le théâtre romain le mieux conservé de toute l’Asie mineure, il a une acoustique extraordinaire. L’aqueduc et le théâtre sont liés par l’histoire; au 2ième siècle après JC, un roi de l’époque romaine avait promis de céder sa fille à celui qui construirait le plus beau, utile et impressionnant monument. L’aqueduc emporta d’abord la faveur du roi, mais quand ce dernier s’est promené dans le théâtre (construit par Zénon), l’acoustique de celui ci le fit changer d’avis. L’histoire ne sait pas dire s’il donna sa fille à Zénon, ou s’il la coupa en deux pour la donner aux deux gagnants du concours. L’entrée dans le théâtre est impressionnante, on s’imagine tout de suite le public, proche, nombreux (12 000 personnes) et dominant. Envie directe de faire le pitre et des salutations ! Ce que je fais sous les yeux de François et Béa qui siègent tout en haut du théâtre :D.

On monte saluer François et Béa, et on fait enfin une belle photo tous ensemble. On papote et chacun continue la visite à son rythme.

Ce théâtre est très bien conservé, et sert encore aujourd’hui pour des spectacles en été. C’est un peu comme celui de Fourvières :-), mais encore mieux conservé.

On monte vers l’acropole, on aperçoit d’en haut le stade, et les cultures d’orangers autour. Puis on continue vers les restes d’un nymphée ( fontaine), d’une basilique, et d’autres ruines. La vue de la haut sur les montagnes environnantes est très belle. Avec le soleil et les petites fleurs sur le bord du chemin, on a l’impression d’être au printemps. On trouve, recouvertes d’herbe et de terre, des mosaïques qui partent en morceaux. Comme c’est tentant de les ramasser !!!!! Ça donne envie de gratter pour voir le motif… Mais je sais on n’a pas le droit, on continue notre route. On laisse François et Béa, on les reverra peut être plus loin sur la route.

Et nous filons vers Perga, ou Perge, comme on veut. Il ne nous reste qu’une heure avant la fermeture et le ciel se couvre. On commence par le stade, de forme oblongue, on grimpe sur les ruines et on en fait le tour par l’extérieur. Il est encore en partie enfoui. On voit l’emplacement des boutiques sous les gradins, on n’a rien inventé avec nos stades actuels. On continue vers la ville, les nombreux piliers debout nous montrent qu’elle est très étendue. Son allée principale est pavée à droite pour les chevaux et chariots; on voit l’usure provoquée par leurs roues. Au centre, l’eau est canalisée pour circuler d’un bout à l’autre de la ville. A gauche l’allée pour les piétons. On devait entendre le bruissement de l’eau dans toute la ville, contrairement au silence d’aujourd’hui, perturbé uniquement par le chant des oiseaux. On marche le long de cette allée, et on découvre que les fouilles sont loin d’être terminées. C’est un immense chantier. On se dirige vers la porte ouest de la ville, mais il est déjà tard, il faut rentrer. Nous continuerons la visite demain. On dort sur le parking, sous la caméra du gardien bienveillant du site :-).

Lendemain matin, au taquet, le soleil nous accompagne, on continue la visite, et nous montons jusqu’à l’acropole, d’où on a une vue sur l’ensemble du site. On devine les forteresses (construites tardivement par Alexandre) et tout ce qu’il reste à découvrir. Il faudrait enlever des tonnes de terre. Beaucoup de pièces sont alignées sur le sol, en attente de trouver leur place. C’est comme un terrain de jeu, un immense puzzle. On redescend pour continuer la visite, et on découvre dans des coupes franches de terre, juste à coté des parties visibles du site, des morceaux de colonnes figées dans la terre, encore envie de gratter…. On suppose que tout ce qui reste enfoui est mieux protégé qu’à l’air libre, et que les fouilles avancent au fur et à mesure des financements. Ce chantier semble interminable. En marchant on découvre des mosaïques sous les graviers, cette fois les graviers auraient été disposés à des fin de conservation?? J’ai un gros doute. Puis on visite les bains froids et chauds, et leur système en sous-sol pour les chauffer. Après un total de presque 4 h sur le site, on décide de bouger jusqu’à Antalya. Les oiseaux et les chats reprennent leurs quartiers dans la ville qui leur appartient.

A Antalya, Philippe en profite pour acheter un ventilateur et les commandes de ventilateur et chasse d’eau des toilettes. C’est une longue histoire, et ça ne s’est pas passé sans énervement de ma part quand il m’a annoncé penaud que la commande de la chasse d’eau (qui initialement fonctionnait très bien) était HS. Mais tout est réparé proprement et parfaitement!

Bon on n’a pas fait que ça à Antalya, on s’est fait une chouette balade à vélo le long de la plage, dont l’agencement est vraiment bien pensé : pas de route proche de la plage, une piste cyclable, une piste de promenade, des restaurants et bars en retrait, et une bonne partie du front de mer, préservé du bruit et du béton. On a trouvé ça super. J’ai aperçu un type qui se baignait… Le temps s’assombrissait, et on n’étaient pas équipés, alors on a continué notre balade. On s’est fait un petit restau en bord de mer, qui avait une playlist française, ça m’a mise en joie :D. On a eu la flemme de visiter la vieille ville qui est pourtant réputée.

Prochaine étape, la Lycie!


Catégories : Turquie

4 commentaires

Cecile M · 23 janvier 2020 à 22:20

Mais ça fait envie ces sites archéologiques super bien conservés ! Merci pour ce partage, encore des photos magnifiques, profitez bien du temps ici brouillard et petites gelées…

    Estelle Rhoo · 24 janvier 2020 à 16:12

    Merci 🙂. On reconnaît avoir de la chance point de vue météo ici. Finalement je pense que c’est une très bonne saison pour profiter. Courage pour le temps hivernal.. On vous envoie du soleil ! ☀️

      Cecile M · 26 janvier 2020 à 14:06

      Je viens de voir qu’il y a eu un seisme en Turquie, après avoir regardé votre carte de blog et google maps j’ai vu que c’est plutôt près de la frontière irakienne et que vous n’irez plus trop par là. Depuis quelques mois vous nous faites quelques frayeurs… A la prochaine

        Estelle Rhoo · 26 janvier 2020 à 17:07

        Oui, tout va bien où nous sommes🙂. On continue de longer la côte et profiter 👍.

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