Cette fiche pratique a été réalisée en novembre 2019 dans le cadre d’une traversée du Turkménistan en 5 jours (visa de transit), du nord au sud. Ce qui y est décrit n’a donc été vérifié que sur cette toute petite partie du pays.
Conduire au Turkménistan
Limitations de vitesse
Les limitations de vitesse au Turkménistan sont:
- En ville : 60 km/h (attention lorsqu’on arrive d’Ouzbékistan où la limitation en ville est de 70 km/h)
- Sur route : 90 km/h (pour les moins de 3.5t) et 110 km/h sur autoroute
Les panneaux de signalisation sont bien indiqués. Mais comme tout pays d’Asie centrale, la fin d’une limitation n’est pas indiquée: elle est associée à un événement (travaux, passage piétons, …). C’est assez perturbant pour un européen.
A noter qu’il faut ralentir – voir s’arrêter – à l’approche d’un poste de contrôle de police. Quant aux contrôles de vitesse, ils sont nombreux autour d’Achgabat.
Alcoolémie
Comme dans tous les pays d’Asie centrale, tolérance 0: 0 g/l
Spécificités du Turkménistan
- On commence par la plus bizarre et pourtant qu’il faut bien respecter: avoir une voiture propre lorsqu’on circule à Achgabat (c’est valable dans tout le pays mais surtout à Achgabat). On s’expose à plus de contrôles et surtout à des amendes si cette règle n’est pas appliquée. Il faut donc repérer une station de lavage lorsqu’on arrive dans la capitale…
- Deuxième règle à appliquer : ne pas fumer dans les lieux publics, ce qui inclut les espaces extérieurs tels que les rues et les parcs. Il n’y a pas de panneau d’interdiction : c’est une règle à connaître. Point! De toute façon, les cigarettes sont interdites à la vente…
- Autre règle qui peut vite poser problème : ne pas prendre en photo les bâtiments considérés comme stratégiques. Et ils sont nombreux à Achgabat. Il vaut mieux demander avant de sortir l’appareil photo.
- Les villes/villages sont indiqués par des panneaux à l’entrée (noir sur fond blanc) et à la sortie (barrés rouge). Bien être à 60 km/h en arrivant sur le panneau.
- A Achgabat, des routes peuvent être fermées temporairement, quotidiennement, pour laisser passer le convoi du président (matin et soir).
Routes
Les routes sont plutôt en bon état … sauf celle qui traverse le pays de Achgabat aux frontières du nord. Autrement dit: celle que l’on prend justement pour aller en Iran en venant d’Ouzbékistan, ou l’inverse. En fait:
- Il existe une nouvelle route entre Dashoguz et Ruhubelent. Elle n’est pas encore indiquée dans tous les logiciels GPS (novembre 2019). Mais elle est facile à trouver car à Dashoguz il suffit de suivre les panneaux indiquant la direction d’Achgabat. En prenant cette route, on évite ainsi le calvaire de la précédente…
- Entre la frontière nord (Noukous) et Ruhubelent, il parait que la route est exécrable.
- Entre Ruhubelent et Darwaza, la route est franchement pas terrible (trous, rapiécée, …) alternant avec de bons tronçons
- La route s’améliore au fur et à mesure que l’on s’éloigne de Darwaza pour finir en très bon état à l’approche d’Achgabat.
Stationner au Turkménistan
En journée
La plupart des parkings sont gratuits en ville. On peut souvent se garer sur le bord d’une rue, d’autant plus qu’elles sont souvent très large. Attention cependant aux panneaux « Arrêt/Stationnement interdit ».
Et le pays est très sûr: aucun problème à laisser le camping-car dans un endroit pour la journée.
Pour la nuit
A la campagne, il y a plein d’endroits potentiels où s’installer pour passer une nuit tranquille. La plus grosse difficulté est liée à notre camping-car qui ne passe pas partout et qui a besoin d’un terrain suffisamment dur pour ne pas s’enliser (dans un pays où le désert est très présent). L’idéal est donc la petite piste plate qui s’éloigne de la route principale sur un terrain sec et solide jusqu’à un espace plat. On en trouve quand même pas mal.
Lors de notre traversée, nous avons dormi au bord du cratère de Darwasa (facilement accessible) et à côté d’une gare (une voie de chemin de fer longe la route sur plusieurs centaines de kilomètres).
En ville, il est possible de s’installer sur le parking des hôtels en demandant l’autorisation à l’accueil. Nous avons dormi sur le parking de l’hôtel Ak Altyn.
A noter qu’au moment du passage de la douane (mais aussi lors de la demande de visa), vous indiquez l’itinéraire que vous prendrez pour la traversée du pays, jour par jour. Normalement, le planning est à respecter mais pas vraiment contrôlé, ce qui signifie que vous pouvez dormir à peu près n’importe où, du moment que vous restez sur l’itinéraire indiqué.
En possession d’un visa de transit, il n’est pas nécessaire de s’enregistrer dans les hôtels ou à l’OVIR.
Energies
Essence
Normalement, on trouve du diesel (ДТ) assez facilement dans tout le pays. Mais pas sur la traversée du pays !! Pas de station service pendant 300 kilomètres! A noter:
- On ne se sert pas tout seul dans les stations: il y a toujours un pompiste.
- On ne peut pas remplir un jerrican à une station.
Marque à privilégier: TNO Station.
Prix moyen d’un litre de diesel: 1,35 manat.
Eaux / WC
L’eau du robinet n’est pas potable partout. Il est donc préférable de boire l’eau en bouteille.
Nous n’avons pas eu besoin de remplir notre réservoir durant la traversée. Remarque: l’eau (et l’électricité) a été gratuite pour les Turkmènes jusqu’en 2018.
Pour la vidange des eaux grises, cela se fait en pleine nature.
Gaz
En 5 jours de traversée du pays, nous n’avons pas eu besoin de recharger en gaz. Mais cela ne devrait pas être bien compliqué dans un pays exportateur de gaz.
Electricité
La fréquence est la même (50Hz) mais le voltage est légèrement plus bas au Turkménistan (220V) qu’en France (230V). Mais cela ne pose pas de problème pour les appareils (on est dans la tolérance prévue par les fabricants). Et pas besoin d’adaptateur : les prises de courant sont compatibles avec les fiches mâles de nos appareils. Par contre, peu de prises reliées à la terre.
De toute façon, à moins d’avoir plusieurs jours sans soleil, on n’a pas besoin de se brancher sur du 220 volts avec notre panneau solaire et nos équipements adaptés au 12v.
Péages
Nous n’avons pas rencontré de péage durant cette traversée.
Téléphonie
Pour 5 jours, nous n’avons pas eu besoin d’acheter une carte SIM. Et nos 2 applications principales – OSMAnd et iOverlander – étant disponibles en mode offline, cela n’était pas trop compliqué.
ATTENTION: le Turkménistan mène une chasse impitoyable aux VPNs. Et de très nombreux sites sont bloqués (Facebook, WhatsApp notamment). Lors de connexion sur des spots wifis, seul le VPN SecureVPN fonctionnait, je ne sais pas pourquoi… A télécharger AVANT de rentrer au Turkménistan.
Douane
Visa
Seul le visa de transit permet de voyager sans accompagnateur, mais il est limité à 5 jours maximum. Alors qu’il était obtenu de manière aléatoire il y a encore peu (on parlait d’une chance sur deux), on l’obtient plus facilement depuis 2019.
Il faut d’abord aller demander une « lettre d’invitation » au consulat du Turkménistan (nous sommes allés à celui de Bishkek, au Kirghizistan). Cela se fait en fournissant les pièces suivantes:
- 2 photos d’identité
- 1 copie couleur du passeport
- 1 copie couleur du visa du pays que vous rejoignez en traversant le Turkménistan. Dans notre cas, c’était l’Iran. Cela signifie donc que vous devez obtenir d’abord ce visa avant de pouvoir demander le visa turkmène.
- 10$ par personne
- 1 formulaire appelé « visa application form » à télécharger sur le site de l’ambassade du Turkménistan, ou bien fourni par le consulat.
- 1 lettre décrivant le parcours prévu, jour par jour.
Pour remplir les derniers documents, vous pouvez vous faire aider par le consulat (selon la gentillesse des personnes présentes).
Sous 10 à 20 jours, vous devriez recevoir la lettre d’invitation par mail (il peut être nécessaire de les relancer. Nous l’avons fait par mail. Cela a fonctionné). C’est pratique car cela permet de continuer le voyage sans être bloqué dans la ville du consulat, à attendre l’arrivée de la lettre.
Avec cette lettre, vous avez 3 mois pour vous rendre à une douane et obtenir alors le visa sur place. Le visa de 5 jours commence à ce moment-là. Ne faites pas comme nous: une fois la lettre obtenue, nous sommes allés demander le visa au consulat turkmène de Tashkent (Ouzbékistan). En plus des difficultés que nous avons rencontrées pour l’obtenir, cela nous a contraint à entrer à une date fixe car les 5 jours sont notés dessus.
Pour obtenir le visa, il vous faudra débourser 55$ par personne (tarif 2019).
Assurance camping-car
Pas de question à se poser : l’assurance est obligatoire et il faudra la payer directement à la douane. Pour un joli montant…. qui dépend du véhicule. Pour un camping-car, ça tourne autour de 50$. Ça fait cher du jour d’assurance….
Et même si votre assurance couvre ce pays (ça existe?), je pense que vous serez tout de même obligé d’en acheter une. Ou bien, bonne chance pour négocier 😁.
Passage de la douane
On rentre au Turkménistan par la douane de Dashoguz. Côté Ouzbek, c’est assez rapide, et côté Turkménistan c’est plus long mais il y a surtout beaucoup de paperasses (à remplir dans différents bureaux) et taxes à payer.
D’abord pour les personnes:
- 10$/pers pour des frais d’entrée sortie + 2$/pers de « frais bancaires »
Puis c’est au tour du camping-car:
- 25$ de frais d’entrée/sortie
- 24$ de taxe de compensation carbone
- 45$ pour l’assurance du véhicule (voir plus haut)
- 10$ la location d’un traceur GPS (pour s’assurer que vous ne devierez pas de votre parcours). Ils n’en avaient plus lorsque nous sommes passés :).
- 5$ de frais de dossier
- 3$ pour la désinfection des roues (le grand bassin boueux
Et on ajoute là-aussi des frais bancaires de 4$.
Soit un montant total de 130$. Et ajoutez le prix du visa si vous le faites réaliser sur place. Au final, ça fait cher le budget Turkménistan pour seulement 5 jours…
Donc, pensez à prendre des dollars avant d’entrer au Turkménistan.
Ah, j’oubliais : il faudra aussi passer devant le docteur qui vous prendra la température 😳, préciser votre parcours sur une carte et remplir quelques documents en turkmène. Heureusement, les douaniers sont là pour vous aider, en anglais.
On peut aussi vous demander le nom des hôtels où vous allez dormir pendant votre traversée. Plutôt que d’argumenter qu’on transporte notre maison avec nous, le plus simple est de fournir une liste d’hôtels. Voici celle que nous avons donné:
- Hôtel Sabat à Dashoguz
- Hôtel Ak Altyn à Achgabat
Il n’y a pas d’hôtel entre ces 2 villes…
Sécurité
Le Turkménistan est dans une zone de risque sismique. Mais sur un niveau inférieur à celui de l’Ouzbékistan.
Autre recommandation : ne pas se balader trop près de la frontière Afghane.
Sinon, le pays est plutôt sûr.
Vaccins
Aucun vaccin obligatoire pour rentrer au Turkménistan, mais quelques vaccins conseillés comme la rage, la fièvre typhoïde et les hépatites A et B.
Remarque: même s’il s’agit d’un voyage de très courte durée, vérifiez si votre assurance rapatriement couvre bien ce pays.
Monnaie
Il s’agit du manat (TMT). A date, avec 1€ on peut acheter 3,89 manat.
Pour les dollars, c’est 3,5 manat pour 1$.
Ça, c’est pour le taux officiel.
Au marché noir, en novembre 2019, on peut obtenir 17 manats pour 1$ !! Bien que cela ne soit pas officiel, cela reste le meilleur moyen de faire du change en entrant dans le pays, surtout en arrivant dans des petites villes loin d’Achgabat avec très peu de banques. A Dashoguz, pour changer des dollars en manat, le meilleur endroit est d’aller au bazaar (il faut demander une personne au centre du bazaar).
Ne pas changer plus de manats que nécessaire: une fois sortie du pays, les manats sont inchangeables.
Côté carte bleue, on oublie pendant la traversée. Les seuls distributeurs présents sont à Achgabat et ils sont peu nombreux. Donc tous les paiements se font en cash. En manat mais aussi directement en dollars dans certains commerces.
Décalage horaire
En été, le décalage horaire avec la France est de 3 heures et 4 heures en hiver.
Cela signifie que lorsqu’il est 12h en France, il est 15h à Achgabat en été, et 16h en hiver.
Pas de décalage donc en sortant d’Ouzbékistan.
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