Nous alternons la visite de villes avec des virées en nature. Avant de rejoindre Tachkent nous visiterons le parc d’Ugam-Chatkal, puis après Tachkent le parc de Zaamin.
Mais d’abord, de Kokand il faut passer par la montagne et il parait qu’un col de cette montagne est interdit aux camping-cars. Si c’est la cas nous serons obligés de passer par le Tadjikistan! Nous demandons confirmation au consulat de l’Ouzbékistan à Paris (qui n’a jamais répondu) et au consulat de France à Tachkent. Ils n’étaient pas surs d’eux mais concrètement on pouvait tenter de passer. Le col serait interdit aux véhicules dépassant un très gros tonnage (ce qui n’est pas notre cas). Nous passons le col sans problème :D, et observons des militaires postés régulièrement (contrôle des ponts et tunnels et surveillance de la vallée de Fergana).
On fait une pause au village de Yangiabad, dans la montagne. La route secondaire qui y amène est en mauvais état. Nous croisons une équipe de sportifs qui courent, et la nuit tombe quand nous nous garons au bas du village. Il parait sinistre, sans doute parce qu’il est encaissé dans la montagne. Un chien aboiera toute la nuit, mauvaise nuit. Le lendemain matin, visite sous le soleil, et nous trouvons de nombreuses maisons assez bourgeoises abandonnées. L’impression de la veille se confirme. C’était un ancien kolkhoze, qui continue de fonctionner de la sorte. C’est désert, les sportifs croisés la veille appartiennent au club de boxe, seul truc ayant l’air jeune et vivant dans le coin…
Allez on reprend la route pour aller dans la réserve naturelle à l’est de Tachkent… On fait tout pour retarder le passage dans la capitale… 😉 Il y a un lac au bord duquel on voulait camper. Je dis « voulait », car sur place, de nombreux abords du lac étaient privatisés, les chemins secondaires équipés de barrières, et le reste des accès compliqués pour le cc. Nous avons fini par faire le tour du lac sur une longue route pourrie, et par dormir au bord de la route. On avait quand même une jolie vue, et peut être 2 ou 3 voitures sont passées durant notre campement. Bon ça va… Mais plan foireux quand même. Surtout que le paysage n’égale pas le Kirghizstan :p… Mais bon oui je sais faut que je passe à autre chose!!!
Enfin Tachkent, la capitale, aux grandes avenues, quelquefois 2*4 voies, un trafic dense, et … que des voitures blanches…. et …. que des Chevrolet! (et Daewo et Isuzu, c’est pareil). On sent que c’est la seule entreprise occidentale (GM) à avoir réussi à négocier l’implantation d’une usine, et elle fournit toute la région! C’est délirant! On s’est dit, mais comment ils font pour reconnaître leur voiture sur un parking??? Les exceptions sont les vieilles Lada et une autre vieille marque identique (russe ou ouzbèke) qui ont un charme fou. On a vu aussi plein, plein, plein de petits bus, format miniature, je ne suis même pas sûre que Philippe rentrerait dedans!
On se fait un premier hôtel pour éviter le bruit de la ville, car en camping car la ville c’est pas très marrant.. Mais ce n’est pas une réussite, « je suis mieux à’m’barraque! » J’aime pas l’hôtel, il n’est pas insonorisé et l’accueil est super froid. Pas grave on campera ailleurs et mieux demain. On aura au moins fait laver notre linge.
Tachkent c’est d’abord la récupération des visas turkmènes au consulat. Quelle histoire! On s’est pointé le matin, tout feu tout flamme, au consulat du Turkménistan, avec notre lettre d’invitation. Il suffit de montrer cette lettre pour obtenir les visas. Quand après avoir attendu dehors une certaine durée (et sans explication) , nous avons pu accéder au bureau des visas, ils nous ont demandé de remplir à nouveau le formulaire de demande. On leur explique qu’on a déjà l’accord, ils répondent qu’il faut quand même le remplir à nouveau. Bon OK! On s’exécute, on rédige de mémoire les villes ou nous passerons (nos tels portables sont restés à l’entrée). On rend les formulaires, et ils nous demandent les photos d’identité. Whaaattt??? Mais on en a déjà donné!! Il faut quand même les photos… Cette fois nous devons retourner au camping car, on n’a pas les photos sur nous… On revient l’après midi à l’ouverture des bureaux, le gardien nous dit de revenir 2 h après mais par une autre entrée… Bon OK! J’en profite pour aller chez le coiffeur entre temps… Nous sommes au rdv à 16h et l’autre gardien nous dit de passer par l’autre entrée! Bon bon OK! Une fois revenus au point de départ, le chef de bureau des visas nous dit de revenir le lendemain matin, car l’après midi c’est pour d’autres procédures…. 🙁 Arrrgggggg!!!!! Est ce un avant-goût du pays?!!… GRRrrrr!!!! Nous nous pointons le lendemain matin, cette fois pas d’attente (on ne sait pas pourquoi), nous collons les photos sur les formulaires, attendons environ une demi-heure et recevons nos visas moyennant 110$. Voilà voilà… Et on sait qu’on devra payer à nouveau à la frontière… Mais bon, nous avons exactement du 1 au 5 novembre pour traverser ce « merveilleux » pays.
Alors le coiffeur, j’appréhende toujours un peu. Surtout en Asie centrale où les femmes ont toutes de beaux cheveux longs. Pas sûr de trouver un coiffeur qui sache faire une coupe courte pour femme. Mais là, super plan! Une coupe chez Dessange pour 21€! Qui s’en priverait? Pas moi :p
Et enfin la visite de la ville, et ses musées. J’ai très peu de photos car il y a pas mal d’endroits où il est interdit de photographier, et sur certains sites touristiques, il faut payer pour pouvoir faire des photos. Ça m’énerve :-). Nous avons visité le musée de l’histoire, intéressant, il est en deux grosses parties. La première retrace l’histoire du pays, et les différentes conquêtes de la région, avec pas mal de pièces archéologiques à l’appui. La deuxième est plus cocasse, elle décrit les réussites de l’Ouzbékistan contemporain. La culture du coton, les réussites scientifiques, la mise en place d ‘un train moderne entre deux régions, et le système électoral du pays. Bon.
Ça nous a quand même permis de comprendre un peu plus l’histoire du pays.
Ensuite on a voulu aller au musée des beaux-arts, fermé pour cause de rénovation. On s’est baladé dans le parc Navoï, connu pour ses vestiges soviétiques, mais on n’a pas pu le constater, c’était aux 3/4 fermé pour rénovation. Nous sommes allés voir la nouvelle mosquée Minor, toute neuve, moderne, un peu froide.
On passe encore par un parc naturel, le Zaamin, à la frontière Tadjike au sud du pays. C’est la fin des montagnes de l’Alaï. Je ne vais pas dire qu’on est habitué ;-), c’est joli. On campe au bord d’un lac. J’aime bien ces moments le matin, au réveil au milieu de la nature, il fait beau, on est au calme, la vue est belle. On est tranquille Émile! On marche un peu pour visiter le coin, on visite une cascade; je cite l’office du tourisme ouzbèke : « L’un des sites les plus remarquables du parc, la cascade de 100 m de Sharilak, dont le tracé a été détourné artificiellement pour apaiser le sommeil présidentiel au son de l’eau courante tant chérie ». Vous pourrez juger d’après photo. Puis on recharge le camping-car en eau, et on rencontre « Mirna »(je ne suis plus certaine de son prénom) et sa famille. J’étais en train de vider un bidon d’eau dans le cc et elle s’avance vers moi et me parle en Ouzbèke. Je ne comprends rien mais je souris, elle a l’air sympa cette mamie, elle se penche pour me parler face à face alors que je suis occupée avec ma bouteille. Je passe la bouteille à Philippe, je me présente et lui demande son prénom. Elle sourit et parle et parle … Je lui demande si elle veut voir le camping car, et oui bien sur! Quel événement! Elle enlève ses chaussures, monte, sa famille reste autour et prend des photos. Mirna commente tout en ouzbèke, rit, et a l’air épatée, elle me parle toujours, mais bon… Elle touche le tissus des fauteuils, je lui propose de s’asseoir, elle est ravie. Elle ne cesse de se passer les mains sur le visage, c’est le geste de l’amin, geste de gratitude. Philippe me dit « fais des photos! ». Alors je lui montre l’appareil, elle est d’accord, et voilà! Ce petit moment nous a fait notre journée ! ;D
Et on reprend la route pour Samarcande. Quelle route! Pfuuuu… Plus de 100km d’une route goudronnée il y a un siècle, et pleine de trous à ne plus savoir comment passer, ou (mieux) de la piste… 15-20km/h pour rentrer. Pas cool. Nous traversons des villages « très reculés » où nous sommes scrutés sans signe de bienvenue. J’ai fini par tester, si on fait signe on n’est pas à l’abri d’avoir une réponse. :D. Nous passons une nuit sur un plateau venteux, au milieu des champs, et nous pensons à Cécile et Patrick, la bouteille est finie!
A demain Samarcande !
7 commentaires
Debreucq Michel · 21 octobre 2019 à 08:33
Oui, C’est autre chose… On se sent très isolé : Personne dans les musées, pas d’animaux dans la campagne….Le rhum est le bien venu.
Estelle Rhoo · 22 octobre 2019 à 09:45
Les campagnes sont moins belles c’est vrai, et une école était en visite au musée de l’histoire de Tachkent. Le parc de navoï était le rendez vous des amoureux … mais globalement on n’était pas dans l’ambiance… l’accueil dans ce pays n’est pas le même. On avait aussi une bonne excuse pour finir le rhum, on passe bientôt en Iran. On attend de voir la suite 😉.
Cecile M · 21 octobre 2019 à 10:49
Tu deviens exigeante sur les paysages car tes photos sont quand même très belles….
Estelle Rhoo · 22 octobre 2019 à 09:40
Hé oui je reconnais être exigeante 🙂. C’est vrai que c’est joli, mais c’est un peu dur après l’enchantement du Kirghizstan.
Fred A · 23 octobre 2019 à 06:41
Je me suis étouffé de rire en prenant mon petit déjeuner, devant la photo de la cascade ! 😉
Estelle Rhoo · 29 octobre 2019 à 10:06
Oui valorisation du patrimoine légèrement exagérée 🤩
Fiche pratique Turkménistan - Sur le tapis du vent · 7 novembre 2019 à 08:50
[…] nous sommes allés demander le visa au consulat turkmène de Tashkent (Ouzbékistan). En plus des difficultés que nous avons rencontrées pour l’obtenir, cela nous a contraint à entrer à une date fixe car les 5 jours sont notés […]