Un peu dur de quitter la Lycie, mais il faut avancer. Nous venons d’ajouter la Grèce à la liste des pays « plus assez de temps pour visiter ». En se basant toujours sur les régions antiques de la Turquie, nous traversons la Carie : la presqu’île de Datça, puis Pamukkale Hiéropolis et Aphrodisias dans les terres, et nous revenons au bord de la mer sur la plage de Sevgi.
La presqu’île de Datça est dans la même lignée que la Lycie : comme elle est isolée par sa géographie, c’est encore plus sauvage et plus chouette. D’ailleurs, la route pour atteindre Mesudiye nous le fait bien sentir, elle est sinueuse et longue. Mais on traverse pas mal d’oliveraies et des petits villages encore typiques. On arrive à Mesudiye où on se gare à l’arrière du village car le bord de plage est très petit. Sac à dos, bouteille d’eau, et … maillot de bain! Et c’est parti.
La balade est vraiment chouette; on emprunte d’abord un bout de GR, qui grimpe tranquillement le long d’un ruisseau au milieu de terre rouge et d’épineux, pour arriver à un joli point de vue. Là-haut le temps devient menaçant et bien qu’on ait les K-Way, on n’a pas envie de traîner. Dommage, la lumière est magnifique. La roche rouge, le vert des buissons, les nuages gris, et Rhodes au loin, c’est beauuuuu…. Nous bifurquons sur un autre chemin pour faire une boucle et revenir au village en passant par les crêtes et en longeant la côte… Bien sur, le chemin n’est pas tracé, sauf sur l’appli GPS de Philippe… Et donc, pas de chemin, un petit mont rocheux à redescendre, et toujours des épineux… Heureusement qu’on était en pantalon… Mais ça reste beau, et finalement les gros nuages passent. On continue de profiter de notre courte balade qui se termine en passant devant des plages d’hôtels désertes en cette saison. On s’assoit sur un banc, un chien qui vient nous faire coucou, et quémander un gâteau. Il a une tête de clochard. Je reste bloquée à regarder les vagues, et j’ai envie de me baigner. Nous irons à la plage d’après qui est mieux protégée du vent, et j’irai prendre mon petit bain de jouvence rafraîchissant! 😀
Même pas froid
On reprend la route pour aller camper dans une petite crique un peu plus loin.
Et le lendemain, direction la ville de Datça pour trouver François et Béa. Journée grise. Très courte balade en bord de plage, on repère un restau avec des tables dans le sable, on s’installe et il se met à pleuvoir. Bon on ne peut pas gagner à tous les coups. On retrouve François et Béa qui ont visité la vieille ville et on se dit au revoir, cette fois c’est la bonne. Nos itinéraires et timings diffèrent à partir de maintenant. On se verra peut être une dernière fois autour de Pamukkale mais peu probable. On se souhaite bonne route, et rendez vous en août!!
En roulant vers les terres on retrouve un temps bien gris, pluvieux et brumeux. On prévoit un jour off à Pamukkale parce qu’on sait qu’il va pleuvoir. Journée lectuuuure … Et des plus intéressantes, merci Béa;-) !!
Le lendemain matin, beau temps! Réveil en douceur, on ne savait pas qu’il y avait des montgolfières ici aussi…
Bien qu’on soit en hiver, on ne traîne pas trop pour éviter la foules. A l’entrée, il faut enlever les chaussures pour préserver le site. On s’exécute, le gardien dit qu’on peut garder les chaussettes mais j’ai pas envie de les mouiller. Je commence à marcher sur ce tapis calcaire, rêche, blanc et froid. Philippe me suit. Mais très vite c’est très difficile à supporter pour moi!!! Le froid me fait mal aux pieds!!! Et j’ai bien l’impression d’être la seule dans ce cas là; Philippe supporte, et je n’entends pas les autres touristes broncher… Bon! J’enfile les chaussettes, elles m’isolent un peu plus du froid.. Et on monte, entre les bassins peu remplis et d’autres vides.
Les piscines naturelles se sont formées grâce à l’évaporation de l’eau riche, en bicarbonate de calcium issue de sources chaudes . Au contact de l’air, l’eau se transforme en dioxyde de carbone (qui s’évapore) et en carbonate de calcium qui se pétrifie et forme les piscines calcaires.
On ne circule plus comme on veut. Le site millénaire, a été grandement abîmé en très peu de temps par le tourisme de masse, et le détournement des eaux pour alimenter les hôtels construits à même le site… Vraiment n’importe quoi… Depuis le classement du site au patrimoine mondial de l’Unesco, les hôtels ont été rasés, mais la remise en état du site semble prendre du temps. Des zones sont devenues marron à force de manquer d’eau. Plus on monte plus l’eau est chaude, et on peut enfin tremper les pieds dans les rigoles d’eau chaudes. J’enlève mes chaussettes, et « petit réconfort à sa mémère » :-). La vue est magnifique, au loin on voit les montagnes que nous traverserons le lendemain… Évidemment en me relevant j’ ai laissé tomber les chaussettes dans l’eau. C’est donc pieds nus dans mes chaussures de rando que je continuerais la visite de la cité antique Hiérapolis; elle est située dans le prolongement de Pamukkale.
Hiérapolis est apparue au 2ième s av JC et attire les visiteurs pour…. ses eaux thermales bien sur! Le site s’étend à perpette sur un plateau en hauteur entre les montagnes, le paysage est vraiment beau. Je ne vais pas faire le topo entier sur le site, c’est beaucoup mieux décrit dans les guides, mais ce qu’on a retenu, entre autre, c’est que les visiteurs devaient passer par les bains avant de pouvoir entrer dans la ville. La ville était parcourue par des systèmes ingénieux de canalisations d’eaux propres et usées. Le théâtre a pu être en grande partie « remonté » par une équipe d’archéologues italiens. Dans ce théâtre on peut lire en grec, ce qui ressemble à de la pub pour la cité et ses thermes, c’est marrant. On n’a pas pu accéder à 2 ou 3 autres points intéressants du site, à cause des chantiers en cours.
Sur le chemin on peut apercevoir des tombeaux au milieu des concrétions calcaires. A la redescente, un peu plus de touristes, toujours mal aux pieds pour moi, cette fois sans les chaussettes.
Allez hop! Direction Aphrodisias. Philippe choisit une route qui coupe à travers la montagne plutôt qu’en faire le tour. Why not? Ha oui mais c’est la montagne quand même! On se demandera tout au long des derniers 5km si on arrivera à passer le col. Il reste pas mal de neige par endroit, ça monte, ça tourne et il n’y a qu’une seule trace de passage d’un véhicule… Et bien merci les pneus neige 😉 C’est passé!
Nous dormons sur le parking en face du site Aphrodisias, et visitons le lendemain matin. Le site a été découvert alors qu’un village était construit dessus. Les paysans utilisaient les tombeaux comme enclos pour leurs chèvres… Encore une fois, c’est très étendu, et il reste encore beaucoup à excaver… D’abord un temple pour Aphrodite, déesse de l’amour et de la guerre, le site est devenu une ville au 2 ième siècle av JC. Elle a eu sa période prospère jusqu’au 3ième siècle ap JC. Nous sommes impressionnés par les décorations des monuments : des têtes de personnages dramatiques connus de l’époque. Ils sont tous différents et très bien conservés, leur alignement donne l’impression qu’ils ont quelque chose à dire… Notre longue marche entre les monuments et les morceaux de marbre éparses, les piliers en travers de murs écroulés, nous ont donné une impression d’apocalypse. Le temple d’Aphrodite est très grand, je ne sais pas si les photos rendent bien la taille des piliers, le stade, un des plus grands et mieux conservés de l’époque romaine, un bouleuterion, un sebasteion (bâtiment en l’honneur d’un empereur), un théâtre, une immense agora, beaucoup beaucoup de choses à voir.. On y passera env 3h et on aurait bien fini par le musée si on n’en n’avait pas plein les pattes et rien dans l’estomac. Dommage, mais on aura d’autres occasions.
Nous déjeunons dans le seul restau attrape-couillon touristico-nigaud, où fâchée j’explique au restaurateur que c’est cher et que pour le prix il manque les légumes. Il me dit merci et on se casse. 🙁
On rejoint la côte, et on campe le nez face à la mer. Initialement on avait prévu de randonner le lendemain dans le parc de Dilek, mais ayant la flemme on fera un tour en vélo tout le long de la plage de Sevgi, au soleil, les gens pique-niquent, bonheur.
Puis il faut quand même avancer, on reprend la route.
2 commentaires
matthieu constancis · 6 février 2020 à 09:18
Ouah ces photos !!! et ca brasse mes souvenirs de Turquie. C’était notre premier voyage avec Klervia.. Il y a 15 années … Ca nous rajeunit pas tt ça. Des bisous et continuez vos supers articles. Poutoux
Les Choupounoux · 18 février 2020 à 22:05
Super les commentaires perso😉