Alors ça devient un peu plus aventureux 🧐. A partir des 2 grosses villes phares et modernes Saint-Pétersbourg et Moscou, on traverse la campagne via les principaux axes routiers. On pensait passer par Saratov, mais l’état de la route coté Kazakhstan nous fera préférer Samara, puis Orenbourg et Akbulak avant de passer la frontière pour Aktioubé, notre première ville du Kazakhstan. On s’est pris entre temps 2h de décalage, nous sommes donc à H+3 de la France.
La route…. Ce n’est plus la configuration Finlande St Petersbourg. Pour rappel j’avais mentionné une 2*2 voies. En faite ce n’en était pas une, c’était bien une bande d’arrêt d’urgence… Bref! Maintenant on alterne sur des tout petits bouts d’autoroute en très bon état, et des 2*1 voie, beaucoup plus discutable, toujours avec des plus ou moins bandes d’arrêt d’urgence utilisées, point. Il y a beaucoup de camions, même des camions qui nous doublent. Il faut fréquemment serrer bien à droite pour que les dépassements s’opèrent sans choc frontal… Clairement « Le Russe croit en sa bonne étoile ». On ne joue pas ce petit jeu, mais on doit rester super vigilant dans les cas où une voiture arrive en face un peu trop près. Oui on a eu quelques frayeurs (surtout moi) 😱. Et c’est fatiguant.
L’état des routes est souvent très moyen : trous, bosses, passages à niveau calamiteux. Sur le bord des routes, pas mal de pneus éclatés, des vendeurs de fruits et légumes et des cyclistes, tout ça sur des axes où on roule à environ 80-90km/h (sauf trou et bosse), beaucoup plus vite pour d’autres véhicules. Et un peu plus éloignées de la route, assez régulièrement, isolées et toujours fleuries, des sépultures.
La température augmente franchement, il fait plus sec et on a chaud (mais c’est pas encore la canicuuuule 😜). Les paysages changent. Les routes sont au milieu de champs immenses, et souvent bordées d’allées de bouleaux. Je ne sais pas à quoi ça sert. En avançant ça ne sera plus que de la monoculture de tournesols vraiment à perte de vue. Il y a moins de stations service que chez nous (en tout cas pas toutes recommandables pour la qualité de l’essence), et peu font office d’aire de repos. Quand elles ne sont pas assez rapprochées, les gens s’arrêtent sur le bord de route et vont faire leurs besoins dans les petits chemins ou dans les allées de bouleaux…. C’est peut être à ça que ça sert?!
Pour les courses on commence à galérer. Il y a des supermarchés (même Auchan) mais la lecture des ingrédients se fait via google translate et ce n’est pas suffisant pour tout comprendre, ni me rassurer sur la provenance des marchandises. Le poulet affiche clairement une drôle de tronche. Très très survitaminé quoi… De plus les dates de péremption sont souvent dépassées. On a déjà été malade une fois, ça ne sera sans doute pas la dernière…. Je pense que je vais cuisiner de plus en plus de lentilles et pois chiches. Pourtant on est déjà passé par l’Asie… Mais on allait au restau, en choisissant des lieux fréquentés et c’est bien présenté donc on se pose moins de questions… 😉
Pour dormir…La première fois on s’est dit qu’on irait dormir dans un petit village, loin de la route, au calme. Alors déjà la route pour y aller est encore moins praticable. Une fois sur place, ce village était assez peu urbanisé; pas de jardin vraiment délimité, des déchets un peu partout. Un truc qui nous interpelle ce sont des tuyaux aériens qui quadrillent les rues, un peu au dessus de la hauteur d’homme, et qui alimentent toutes les maisons. C’est vraisemblablement du gaz même si c’est quand même vachement exposé. Si c’était de l’eau ça gèlerait en hiver?! (On verra par la suite que les tuyaux aériens sont très répandus). Les gens nous observaient, sans expression spécialement sympathique, ni hostile, mais pas très ouvert. Bon ben on n’a pas eu le courage de rester cette fois ci. J’ai évidemment pas pris de photo. On retentera l’affaire plus tard. Les photos ont été prises ailleurs.
On a repris la route jusqu’à la prochaine grosse ville, cherché un parking d’église, et c’était parfait. Philippe a pu assister à la tentative d’une femme de ramener son mari tenant à peine debout à la maison alors qu’il préférait continuer de se saouler avec son pote… Mais globalement nuit calme.
Une autre nuit près d’une église nous a fait remarquer le petit jeu d’un couple où le monsieur s’est assis avec la dame à l’arrière de la voiture aux vitres teintées :D. Pareil, nuit calme, réveillés à 7h du mat par les travailleurs qui se donnaient rdv pour aller bosser ensemble.
On a aussi passé une nuit en pleine campagne, au calme, le vrai calme, près d’une source d’eau. Petit coin aménagé (et sans doute béni) par les orthodoxes du coin. Quand nous sommes allés voir d’un peu plus près les installations, une dame Russe a capté qu’on ne comprenait pas les écriteaux, elle m’a prise par la main pour me faire entrer dans un petit bâtiment. Elle m’a montré un bassin rempli d’eau avec une petite lumière accrochée au dessus et m’a expliqué qu’il fallait (j’ai pas bien compris)- soit que je me trempe 3 fois et que je dise une prière, – soit que je me trempe une fois et que je dise 3 prières, en me précisant que l’eau était très froide! Ça doit porter chance ou résoudre tes problèmes. Je ne l’ai pas fait. Pas besoin! Lol! Enfin je l’aurai bien fait mais trop de risques avec cette eau non traitée où tout le monde vient se tremper dedans!
Sur le site on a pu observer quelques personnes du coin s’approvisionner en eau et un gamin faire trempette… Vue la réaction du gamin je confirme elle devait être froide !!! Il y avait aussi un acolyte allemand, Felix qui dormait au même endroit. Lui venait de traverser la Russie par le nord est, et était un peu déçu de la météo pluvieuse tout au long de son parcours. En descendant vers Astrakhan, ça devrait s’améliorer.
Et nous sommes arrivés à Samara! Ville assez importante au bord de la Volga. Arrivée parmi les nombreuses et grandes barres d’habitation traversées par des grandes artères routières congestionnées… Impressionnant. Le centre de la ville est beaucoup plus agréable, et surtout le bord de la Volga est aménagé d’une looooongue promenade « des anglais » à l’abri des voitures et donnant sur la plage. On s’est posé là 2 jours. Le temps de profiter du soleil, se promener à vélo le long de la plage, de se faire un peu peur avec les températures en préparant le Kazakhstan… Et de faire des courses y compris l’achat de parasolS… Une remarque, je dois reconnaître que les russes sont vraiment belles …. Beaucoup sont grandes minces les longs cheveux blonds, punaise c’est pas un cliché !
On a pu dormir sur le parking d’un hôtel situé au milieu d’un parc. Le camping-car éveillait la curiosité des clients (comme partout). Un petit groupe a proposé à Philippe qu’on aille boire un coup avec eux, et il leur a proposé de venir voir le CC. Ha la la ! Ils ont trouvé l’intérieur classe 😎, ils ont sorti les bières, les chips, et on s’est retrouvé à 8 dans le CC! 😀 Sur la photo ici, il y a Vassili, Dimitri, Olga et les autres… C’étaient des météorologues qui se rejoignaient pour fêter les 15 ou 18 ans de leur organisation. Ils nous ont fait monter dans leur hôtel pour rejoindre leurs « collègues » et manger un bout. On a goûté le poisson fumé, Google translate a fonctionné à fond, puis a commencé à merder (on pense que c’est parce que tout le monde parlait en même temps). Donc très vite on s’est retrouvé à ne plus rien comprendre et on est rentré. Ils étaient bien sympathiques. Ils ont fait la fête une bonne partie de la soirée et pas couchés trop tard, le lendemain ils prenaient le bateau pour une croisière sur la Volga.
Passage par Orenbourg, on pensait pouvoir faire une lessive; pas possible. Je me la taperai donc à la main le soir 👍. Mais on aura pas perdu notre temps puisque Philippe est allé chez le coiffeur !!!! Coiffeur et barbier, vendu à la mode américaine !!! Sauf qu’ils ne parlaient pas anglais ! 😁. Durée de la coupe : 1h, méthode rasoir électrique de plusieurs tailles et ciseaux. Voilà le résultat !
Une nuit près d’une autre source où le remplissage d’un bidon de 15l dure 15 min et où on n’était pas tout seul à faire le plein. Nettoyage complet du camping car à Sol-Iletsk où les visages changent; on sent les origines asiatiques, les têtes rondes et les yeux bridés. Et une dernière nuit russe à Akbulak avant de passer la frontière le 29 juillet pour Aktobe au Kazakhstan. Ce nouveau pays est synonyme de restriction en eau, et d’attention particulière pour le gasoil. Sachant qu’on traverse une zone beaucoup plus aride et déserte, c’est un peu le flip.
2 commentaires
Audrey Chapître · 28 juillet 2019 à 16:49
Je vote pour la coupe à la russe 🤪😂
Estelle Rhoo · 28 juillet 2019 à 18:24
Heuuuu … 🤔