Nous entamons notre dernière étape avant de quitter la Turquie. Avant de quitter l’Asie. Istanbul, la belle et douce transition entre l’orient et l’occident.
Nous nous garons d’abord sur un parking un peu en périphérie de la ville, mais bien qu’on soit au pied du tramway, on se trouve un peu trop éloigné du centre, et le bruit des voitures est quand même important. On passe 2 nuits et on tente de se garer « plus au centre » dans Istanbul. On nous avait prévenu, et bien on confirme : ça bouchonne tout le temps! Au moins on a le temps d’observer le paysage. Nous voyons des buildings modernes, et une densité de construction très importante. Istanbul compte 16 millions d’habitants. En quittant les axes principaux on se retrouve très vite dans des petites rues où le gabarit du camping car n’est pas très adapté. Pas mal de voitures garées en double file rétrécissent encore plus le passage, mais ça passe. Et si ça ne passe pas, un coup de klaxon, et les chauffeurs bougent leur véhicule tranquillement… On trouve une place dans le quartier de Kadikoi, près du port d’embarquement des bateaux qui emmènent les piétons de l’autre coté du Bosphore : Istanbul est vraiment à la croisée de l’Europe et de l’Asie, la ville est étendue sur les 2 continents, de chaque coté du détroit du Bosphore.
Pendant une semaine, nous visiterons côté européen et nous reviendrons dormir en Asie.. Il y a comme une certaine hésitation à franchir le pas pour revenir en Europe ;-p …
Nous visitons au compte goutte, parce qu’il ne fait pas toujours très beau, et qu’on n’est pas pressés. Surtout on commence par de la logistique : lessive, dans un super lavomatic, une machine capricieuse, nous a occupé une bonne partie de l’après-midi. Philippe était en bonne compagnie :D. Puis recherche d’un ventilateur, toujours pour les toilettes, jeu de piste pour trouver la bonne adresse, pour tomber sur un appartement rempli de petites boites… La caverne d’Alibaba :D!
On a vraiment senti être à la croisée des cultures, Istanbul est très agréable. Kadikoi, coté Asie, avec ses petites rues piétonnes, ses boutiques, ses restaurants est un lieu de sortie des stambouliotes. C’était notre quartier préféré.
Ambiance sur le port de Kadikoi
Istanbul a beau être une énorme mégapole, les gens sont assez cool, pas de stress, pas de tirage de gueule… Quel contraste avec … Paris par exemple:p. Est ce que ce sont la mer et l’horizon à perte de vue qui apaisent les citadins? Je pense que oui. Nous avons pris le bateau presque tous les jours, et c’est agréable; même aux heures de pointe. A bord, vendeur de thé et jus d’orange frais. Certains montent avec des sacs remplis de vieux pain qu’ils distribuent aux mouettes. Elles prennent donc l’habitude de suivre les bateaux et chopent les morceaux de pain en vol.
Mais il n’y a pas que des mouettes qui attirent l’attention à Istanbul, il y a aussi beauuuucoup de chats! Autant on trouve beaucoup de chiens errants dans le pays, autant à Istanbul les chats sont rois! Ils ont même des petites niches aménagées par la ville, et des panneaux qui les protègent. Ils sont bienvenus partout!
Coté Europe on trouve les bazars et les sites historiques à visiter. C’est beaucoup plus touristique. D’ailleurs on a entendu parler français à nouveau… Ça faisait longtemps! Les bazars sont très beaux, je dirais même que certaines parties sont « chatoyantes »! Les murs et plafonds ont gardé leurs couleurs, et leur cachet, c’est très beau. Côté marchandises, on y trouve des épices, des tapis, des céramiques, des suspensions lumineuses, du cuir… Tout ça nous a semblé manquer d’authenticité, un peu trop industriel… Dommage, mais ça ne m’a pas empêché de faire quelques achats :D. En plus on s’est fait avoir comme des bleus!!! On a voulu manger un kebab vite fait dans le bazar, tout ce qui a de plus banal, et le vendeur n’a pas voulu en démordre et nous a fait payer 100 TL 2 kebabs!!!(le double du prix). On était dégoûtés! On sait pourtant que dans les endroits touristiques, il faut demander le prix avant de commander…. GRrrrrr. Heureusement on s’est rattrapé dans une boutique un peu plus loin en réussissant à marchander un paquet d’œils de Nazar 😀 (ou « yeux de Nazar », mais ça fait bizarre) :D.
Nous avons visité :
La basilique Sainte Sophie, impressionnante par ses dimensions, ses piliers sculptés, ses mosaïques, ses arcades arrondies, et ses couleurs. Construite par Constantin en 400, vraiment magnifiée par Justinien vers 530, elle a été transformée en mosquée après la prise de la ville par les ottomans en 1453. Je passe le copié-collé du guide, mais on voit clairement le mélange des 2 religions.
Le musée de la mosaïque, parce que j’adore les mosaïques, et ici nous pouvions voir les restes d’un palais construit à l’époque byzantine, les sols et les murs étaient couverts de mosaïques représentant la nature et les mythes, travail précis et très coloré.
Le palais de Topkapi, représentatif de la grandeur du pouvoir ottoman pendant plus de 4 siècles. La visite commence par les cuisines, où l’on apprend que les repas pouvaient être servis pour 15 000 personnes. Essentiellement pour le corps d’armée : les janissaires. Ça donne une idée de la taille des cuisines, des réserves, de l’armée, du pouvoir… On peut y voir la fabuleuse vaisselle, les jarres finement décorées. Les repas trimestriels étaient l’occasion de verser les salaires aux soldats, et leur appétit indiquait leur niveau de satisfaction. L’armée est historiquement bien traitée dans ce pays ;-). La visite se poursuit dans le palais, où bibliothèque et chambre du prince se disputent en décorations de céramiques izniques. Puis une visite du harem et ses décorations riches et colorées et ses bains couverts de marbre… Les photos n’étaient pas toujours autorisées.
La mosquée bleue que nous avons tenté de visiter à plusieurs reprises, car visitable uniquement en dehors des heures de prière. Évidemment ça tombait jamais au bon moment. On a fini par y arriver… et petite déception; elle était en travaux. On a eu accès à un petit bout du monument, du coup on n’a pas pu observer le coté « bleu » de la mosquée. Ça sera pour une prochaine fois.
Le palais de Dolmabahçe datant du 19 ième siècle, plus moderne, encore une démonstration de savoir faire en sculptures de marbre, de tapis, et de luxe, dont une collection de lustres en cristal de baccarat; on y trouve le plus grand lustre en cristal de Bohême du monde… 4,5 tonnes. Partout ici, interdit de prendre des photos. Ce qui m’a beaucoup plu c’est l’emplacement du palais, la vue et ses portes ouvertes sur la mer. Pour le reste, la démonstration de luxe et de richesse me rend un peu amère.
Le musée des arts islamiques. On y a retrouvé des traces des dynasties perses (les seldjoukides, les qadjars, les safavides). Plus que les pièces exposées, ce qui nous a le plus intéressé ce sont les cartes qui retracent l’évolution géographique des différents empires. Tous ces pays sont liés ou ont subit à un moment donné les mêmes influences… la Grèce, la Turquie, l’Iran, le Turkménistan, l’Irak…
Le musée archéologique d’Istanbul. Il regroupe quelques belles œuvres moissonnées lors des conquêtes de l’empire ottoman. Y trône bien mis en valeur, le tombeau d’Alexandre, qui n’est pas le tombeau d’Alexandre. Impressionnant par la précision des sculptures de marbre, et les restes de couleur. D’autres tombeaux rivalisent en sculptures détaillées. Dans ce musée il y a des pièces égyptiennes aussi, dont des sarcophages.
L’église-mosquée Saint Sauveur in Chora pour ses mosaïques byzantines qui décrivent la vie de Jésus et Marie.
La mosquée de la princesse Mihrimah, expérimentation architecturale de l’architecte Sinan, au 16 ième siècle pour la fille de Soliman le magnifique.
On a tenté un centre commercial, car Istanbul en compte plus d’une quinzaine, et ils valent apparemment le détour d’un point de vue architectural. On n’a pas du choisir le bon; « le forum d’Istanbul », parce qu’on avait l’impression d’être à la part-dieu. Pas beaucoup d’intérêt.
Nous avons beaucoup marché en passant par la place Taksim, où se trouve la statue de la république, puis la longue avenue piétonne et marchande, avec des enseignes locales et internationales, et salivé devant les vitrines de loukoums, et pâtisseries orientales. Je pense que Philippe a repris le poids qu’il avait perdu au Kazakhstan. 😀 Miiiaaaam!!!!
Et un petit passage par la tour de Galata où nous avons eu la flemme de faire la queue pour monter. Et enfin le fameux pont de Galata, du même nom que la tour, toujours peuplé de pêcheurs.
Bien qu’elle soit dense, c’était agréable de déambuler dans cette ville, visiter, acheter, manger :D. Nous sommes restés 8 jours, et on aurai pu davantage, parce qu’il y a encore plein de sites à visiter, mais faut avancer 🙂
On quitte l’Asie dans les bouchons
Une dernière nuit à Tekirdag avant de passer la frontière grecque. La lumière changeante et les reflets sur la mer m’hypnotisent. On a rencontré Sébastien, qui voyage depuis 9 ans, accompagné d’un copain iranien, ils allaient rejoindre tranquillement l’Iran pour Avril.
Allez, après ce charmant pays qui nous aura beaucoup plu, direction la Grèce!
6 commentaires
Les Choupounoux · 23 février 2020 à 01:16
Nous ne sommes pas surpris que vous ayez apprécié la Turquie. Vous y reviendrez… 🙂 bisous des choupounoux
Estelle Rhoo · 29 février 2020 à 16:26
On ne serait pas surpris de vous y croiser à nouveau 😂. Bisous les choupinoux 😘
Mel · 27 février 2020 à 14:53
Merci encore, les amoureux, de partager vos instants magiques (et la st valentin aux loukoums bien joué) !
Cécile M · 28 février 2020 à 16:16
Profitez bien de la Grèce et restez y un peu, ou allez faire un tour en Croation, car pour le moment l’Italie n’est pas la meilleure destination (Lombardie et Vénitie à éviter pour les virus…)
Estelle Rhoo · 29 février 2020 à 16:20
Merci Cécile pour le conseil 😀. On a un peu avancé depuis, la famille ❤️et les préparatifs de rentrée 🤓nous attendent, donc on ne reste pas longtemps en Grèce. Au moment où j’écris nous sommes prrrrresque en France 😃. Suite au prochain épisode !
Cécile M · 28 février 2020 à 16:17
Je voulais dire en Croatie bien sûr