Après Karakol nous partons découvrir le sud du lac Issyk-Kul. C’est un lac de 170 km de long et 70 km de large, situé à 1600 m d’altitude. C’est le deuxième plus grand lac de montagne après le Titicaca. Au nord, stations balnéaires pour Kazakhes et Kirghizes fortunés, au sud la plage aussi bien sur, mais la culture et les traditions Kirghizes à découvrir pour les touristes plus internationaux. Nous allons évoluer à partir de maintenant entre 1600 et plus de 3000 mètres.
D’abord la vallée de Jeti Oguz. On était censé prendre la route qui longe la rivière et camper dans la vallée des fleurs. Sachant quand même qu’il n’y a plus de fleurs à cette période. Bon, comme la route n’était pas super praticable, et comme de la pluie était prévue le lendemain, on a préféré rester à l’entrée de la vallée. Elle vaut le coup d’œil aussi à cause de ses rochers rouges. On trouve un endroit tranquille pour se garer et Philippe tombe malade pour la 2ième fois, en parfaite synchro avec le jour de pluie. Merci Philippe 😜. Enfin surtout merci Magali pour les herbes contre le mal de ventre qui ont remis Philippe rapidement sur pied! Ce sera donc une journée de repos pour Philippe, lecture pour moi. Le deuxième jour on prend nos vélos pour faire la route. C’est assez agréable, on croise deux cavaliers sympas qui tapent la pause pour la photo, et l’un d’eux veut me faire monter sur son cheval. Photo! On fait une petite pause au plateau, toujours auprès des vaches et on rentre.
Ensuite nous avons continué notre route, toujours le long du lac. Les paysages sont fabuleux, jamais vu autant de couleurs et de reliefs aussi beaux. Si on s’intéresse un peu au Kirghizistan, on le connait surtout pour ses photos de montagnes et de lacs plutôt alpins. Mais la route est encore plus belle. Pas besoin de randonner pour en prendre plein la vue! Nous trouvons un campement toujours au bord de l’eau et pas loin d’une habitation. Philippe demande si notre campement est gênant, les proprios répondent que non. Et que voit on arriver au bout de quelques minutes? Des vaches, des chèvres et des moutons bien sur! Je me suis encore fait plaisir en les photographiant …
Ensuite on prend la direction de la vallée de Sazka, son petit nom anglais c’est Fairy Tale Canyon, le canyon de contes de fées. En effet il porte bien son nom. On suit un chemin au milieu d’une espèce de pampa, et on se gare au bord du canyon. On entame une petite balade repérée par Philippe pour avoir un beau point de vue. On se trompe plusieurs fois de chemin pour finalement arriver là haut où le point de vue est extraordinaire. De la route on n’imagine pas ces couleurs et ces reliefs. Sur le bleu du lac, ça claque! C’est assez bluffant. Puis on redescend explorer ces formes géologiques et ces couleurs vraiment pas ordinaires. Pendant notre petite excursion nous croisons un couple de mariés qui se fait une vidéo avec un drone. La mariée est en bleu. Sur ce paysage orangé c’est une bonne idée! Mais ça ne s’arrête pas là! On continue notre petite balade et on entend de la musique. Sur un autre point remarquable du site, en hauteur, la famille est là, avec un accordéoniste, et ils chantent une musique traditionnelle Kirghize! Émotion!!! On pensait camper là, mais comme la famille a sorti le bbq et que le père de la mariée a l’air d’avoir envie de fêter ça comme il faut, nous allons les laisser tranquilles, et choisir un coin au bord du lac plus paisible.
Ambiance
J’ai même trempé les pieds dans l’eau du lac, pas si froide.
Après cette bonne nuit « en bord de mer » nous allons à Bokonbaevo voir une démonstration de chasse à l’aigle. Comme au Kazakhstan, ces oiseaux sont rois ici. Nous y allons en taxi qu’il aura fallu aider à démarrer à cause d’un pb de batterie (passons). Nous aurons appris que les aigles peuvent vivre jusqu’à 45 ans. Les dresseurs éleveurs vont récupérer un œuf dans le nid d’un couple (pas gênant puisque naturellement il ne doit en rester qu’un) . Ils élèvent l’oiseau, utilisent ses bons services et le relâchent au bout d’une vingtaine d’années pour qu’il se reproduise. Un oiseau mange jusqu’à un kilo de viande par jour, les femelles sont plus grosses que les mâles et ont 4 griffes au lieu de 3 pour les mâles… Girl power!! J’ai pu porter un aigle sur mon bras et le caresser, je sais ça fait très touriste mais je suis quand même émue 🤩. A l’unanimité de notre groupe, nous avons aussi validé la chasse d’un petit lapin par l’aigle. Ha bah oui ma bonne dame, c’est la nature! Et de toute façon il faut qu’il mange son quota de viande! J’étais partante au début mais, humpff…
La démonstration comportait également du tir à l’arc, et la chasse au chien. Ça fait partie des traditions et jeux nomades. Et oui ils utilisent aussi les chiens lévriers pour chasser les lapins, loups, etc… Philippe a pu s’essayer au tir à l’arc 😃
Puis direction Kochkor, ville de départ des treks et excursions pour le lac Son-Koul. On sait qu’on ne peut pas aller au lac avec notre camping car, la route n’est pas en bon état. On ne fait pas plusieurs agences, on sait que le temps sera beau à partir du lendemain, on ne veut pas traîner. On fera le deal avec l’agence « Green tourism »: un taxi nous emmène au nord du lac pour une nuit, puis au sud pour une deuxième nuit. Nous refusons une balade à cheval (qui est pourtant le must à faire là-bas, même pour les néophytes), ce n’est pas notre truc. Mais il faut garder le camping-car pendant nos 2 jours au lac! Le portail de l’agence est trop petit, on ne peut pas passer! Finalement nous garerons le cc dans la cours des voisins de l’agence 👍. Il sera bien gardé par les poules 😂. Après avoir satisfait la curiosité des proprios : visite du cc, explication de notre parcours et du nb de km, on se prépare et nous partons vers 15h.
2h30 de route pour aller au lac. Notre chauffeur ne parle pas anglais. Difficile de faire la conversation. Il demande pour mettre sa musique. Ok, (j’avoue à la fin de notre trajet de retour je connaitrais les airs des chansons par cœur, j’en rêve encore la nuit…). Bref! La route est magnifique, toujours ces montagnes de toutes les couleurs, fabuleux! Mais elles défilent vite! Pas le temps de prendre les photos! Grrrr… On refera un petit bout de cette route en CC tant mieux! La route monte, on croise des yacks, on passe un col, et nous voilà au lac Son-Koul, 3000 m d’altitude. Le temps est un peu maussade, mais ça reste correct. Nous roulons presque une demi-heure le long du lac. Il y a pas mal de yourtes éparpillées sur le plateau, mais le lac est tellement grand que ce n’est pas gênant.
Nous arrivons enfin à notre « Yourt Camp ». Il n’est pas grand, 5 ou 6 yourtes plus celle de la cantine. Tant mieux. La « patronne » nous accueille dans un très bon français et nous dit d’aller dans la grande yourte cantine pour avoir chaud. C’est vrai que la température a bien baissé. On endure déjà nos doudounes. Nous aurons une belle grande yourte rien que pour nous deux. Elle a son poêle, comme toutes les autres (alimenté à la bouse séchée), et il sera mis en route exactement au moment ou nous irons nous coucher. Pas avant.
Nous nous dirigeons vers la cantine, la seule yourte chauffée et découvrons les autres touristes en train de passer le temps en attendant le repas. 6 étudiantes belges, 2 étudiantes françaises et un turque. Punaise! Qu’est ce qu’il y a comme touristes francophones dans ce pays! Les tables sont garnies de gâteaux, de bonbons et confiture, on s’assoit par terre et on discute avec les 2 françaises. Dehors il pleut et il fait froid.
Une fois la partie de carte belge terminée, on fait un peu plus connaissance. Elles sont rigolotes les belges. Et pas très équipées pour le froid.
L’heure du repas arrive, on est content de bien manger avec Philippe, le thé est servi à profusion, et un des guides commence à se lâcher et à raconter des histoires et des mythes locaux. On rigole bien. Puis 21h, l’heure d’aller dormir.
Nos lits sont faits : des matelas posés sur les tapis par terre, avec des grosses couvertures. Le poêle est en route, mais n’a pas l’air de chauffer très fort… Heureusement on a des super duvets, donc on ne craint pas le froid. On entend les filles dans les yourtes à coté. L’ambiance est bonne, c’est rigolo.
Comme on en a parlé pendant le repas, on décide avec Philippe de se lever à 5h30 pour assister au lever de soleil. Moins dur que ce que je m’étais imaginé. Pour 2 raisons : d’abord une astuce, mettre mes vêtements dans mon duvet, comme ça ils ne sont pas froids quand je les enfile; deuxième raison, j’avais une telle envie de faire pipi que me lever était un vrai soulagement! ☺️! Ha oui, les toilettes sont dehors! Fini le confort du camping car! Alors se lever en pleine nuit pour aller piss… Heu faut vraiment avoir envie!!!
Bon dehors c’est quand même un peu gelé, mais le ciel est dégagé et c’est grisant de se lever quand tout le monde dort. On trotte jusqu’au bord du lac, et on attend… Finalement c’est nul, le soleil se lève derrière une montagne et la luminosité est déjà forte avant qu’il n’apparaisse. Pas de couleur orangée sur les autres montagnes. Bon après une 3/4d’h d’attente on retourne se coucher. Petit dej à 8h, les filles ont froid, Philippe aussi un peu. Petite balade au bord du lac dans la matinée jusqu’à l »heure du repas. Tranquille.
Nous déjeunons, et notre taxi nous emmène au sud du lac, la route est toujours aussi belle. Il nous montre notre prochain campement avant de nous emmener dans un endroit pour que nous randonnions. Avec Philippe je m’énerve parce que ce coin n’était pas prévu dans nos randos. C’est pas là qu’on devait aller. On n’a aucune trace GPS de ce coté 🙁. On laisse faire le taxi. Il nous dépose au col de Moldo-Ashuu (3200m) et nous donne deux heures pour randonner. On n’en prendra qu’une finalement. En montant à 3400 m le point de vue est joli. D’un coté on a une vue de loin sur le lac et les montagnes dorées, et de l’autre coté on voit la région de Naryn, où nous irons bientôt.
Puis retour au campement. Le site est magnifique. Avant d’aller manger, nous montons voir les pétroglyphes (oui encore 🤓) et surtout profiter du point de vue de la haut. Au soleil presque couchant, la lumière est magique.
Cette fois le campement est plus moderne. Notre yourte a des lits, certes une place, et pour lesquels il faut nécessairement un duvet, mais nous serons isolés du sol! Et la yourte cantine a des tables et des chaises. C’est moins charmant et beaucoup plus fait pour les touristes. Toujours les toilettes dehors et toujours une salle de bain aussi réduite, mais une cuisine délicieuse, (encore à se faire exploser le bide), nous avons gouté le yaourt local, un pur délice, une vraie douceur. Et notre yourte le soir venu était carrément surchauffée.. Comme quoi! Cette fois, un couple de touristes suédois, et un couple de jeunes français sympas (eux aussi propriétaires de cc, mais venus en avion. Pas le même timing que nous bien sur).
Après une nuit étouffante, et un petit dej délicieux, nous avons goûté les pouchtines(?), une espèce de pain frit et mangé des crêpes à la confiture, nous retournons à Kochkor via une autre route. Petite balade jusqu’à une cascade, c’est toujours aussi magnifique.
Et nous allons enfin récupérer notre camping-car et prendre une douche 😬!
3 commentaires
Guislaine · 14 septembre 2019 à 06:13
👍
Cécile M · 15 septembre 2019 à 14:12
Magnifique et des images qu’on n’avait jamais vues. Merci pour le voyage 😉
Debreucq Michel · 18 septembre 2019 à 16:13
Le lac (ou la mer), la montagne, le ciel bleu, les animaux, les rencontres : Estelle au pays des merveilles !! Profitez, profitez; c’est magique